Forain des Mers

plus j'apprends, plus je me sens ignorant.... alors j'ai décidé d'aller encore plus vers les autres...

hivernage ici

kalamata Péloponèse

 
 

 heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay)

ah les bactéries

  

Ah les fameuses bactéries dans le gazole !

Cette question fait beaucoup couler d’encre sur les forums nautiques. 

 

Nous avons subi cette panne qui surgit toujours dans les moments les plus critiques. voici notre témoignage

 
 

Le 3 juin fut une journée galère.


Nous sommes en route pour Durrès en Albanie un voyage de 60 milles vers le nord. La météo prise la veille annonce un peu de nord-ouest avec une faible hauteur de vague. A 5 heures, la chaîne est levée et le vent de travers (F3) qui vient de la terre nous propulse à 7 nœuds tout va bien. 15 milles plus loin plus de vent et on lance le moteur. On suit la côte à la limite des 10 m car le bord est peu profond. Prydwen le voilier ami suit à une heure environ ( Ah ces lève tard !!) et se rapproche de nous lorsque tout à coup le moteur cafouille puis s'arrête définitivement. Averti par VHF il nous prend en remorque, il reste 33 milles à faire.

Je profite du remorquage sur cette mer calme pour chercher la cause de la panne. je démonte le préfiltre qui n’a que quelques heures de service. à sa surface une boule gélatineuse de bactéries semblable à un gâteau de foie me coule entre les doigts. Je remonte un filtre neuf, purge le circuit, rien n'y fait, le moteur ne redémarre pas. Nouvelle investigation avec le contrôle de l'arrivée du gazole et là je constate que rien ne passe, tout est bouché.

Alors il ne reste plus qu'à rejoindre Durres en remorque. Mais après 10 milles le vent monte, nous arrivant au près (c’est l’effet thermique qui s’anime) et il est sage de lâcher la remorque et d'envoyer la toile. Et nous voilà partant pour un bord vers la côte tandis que Prydwen continue sa route directe… aidé du moteur !

Tirer des bords il en faudra 6 au total dans le vent qui forcit et une mer qui se creuse.

 

Le vent forcit encore et s'installe régulièrement à plus de 25 nds Sous 2 ris dans le grand voile et trinquette le bateau se déplace dans l’inconfort malgré les trains de vagues très rapprochés qui le secoue.

A bord la tension s'intensifie et Christine commence à péter " les plombs". Comme je la comprends. Il faut être voileux passionné pour admettre un tel shaker. On est loin de l’égalité arithmétique : plaisance=plaisir.

L’après-midi se passe à se battre contre les éléments, tirant des bords à la côte croyant tenir le bon cap, la dérive des vagues trop forte nous obligeant à recommencer.

Le soleil se couchant le vent faiblit. Nous sommes à 7 milles du port mais la houle résiduelle nous secoue toujours et notre vitesse devient nulle. Alors que faire sans moteur? Pour la deuxième fois de la journée Prydwen viendra à notre secours.

 

La nuit est tombée lorsque l'on distingue à peine son étrave. Nos sauveurs aurons dû nous détecter au radar pour nous rejoindre.

La houle est toujours présente et prendre la remorque nécessitera deux passages. JeanFrançois prendra le risque de frôler FORAINDES MERS pour lancer la touline. La remorque tournée autour du taquet, le remorquage peut commencer et doucement les deux voiliers gravissent les vagues comme des randonneurs des talus et des merlons

Il faudra presque deux heures pour regagner le mouillage d'une platitude parfaite. Remorque lâchée l'ancre est jetée sur l'erre du bateau et tout s'arrête. Il est temps de récupérer, de se laver, demain sera un autre jour.

4 juin: Repos et réparation

La nuit a été reposante mais les courbatures, les muscles endoloris sont toujours présents, mes épaules sont en feu et Christine ne se débarrasse pas de son mal de tête.

JF et Françoise arrivent en annexe à l’heure du café. L'objectif est de revoir toutes les purges du circuit. Rien n'y fait il faut donc installer un bidon provisoirement en direct pour aller au port à 500m de là.

Ce montage fini le moteur part au quart de tour à la satisfaction de tout le monde. Pas de temps à perdre car nous ne pouvons récupérer le retour du gazole qui se fait dans la cuve polluée. Mais ce sera assez pour gagner le quai où nous attend Gjergji l'agent transitaire..

Les deux voiliers sont coincés entre deux cargos sur le quai des vraquiers on découvre alors la vie d'un port de commerce aux incessantes rotations des grues répondent les allers et venues des camions et des énormes transporteurs.

Gjergji revient avec le patron d'une petite entreprise de mécanique. S'en suivent de longues palabres en anglais traduites en albanais pour expliquer les causes conséquences de la panne trouvées par nos soins. Pas de problème pour réparer et nettoyer le réservoir dit-il, il enverra ses gars demain vers 10 heures.

On imagine avec Jean François la méthode pour sortir le réservoir. Comment démonter la cloison centrale sans dégâts? Impossible, Nous sommes dans l’obligation de découper un panneau dans la cloison à la scie sauteuse après avoir soigneusement enlevé la literie et les matelas qui désormais s'entassent dans le carré ne nous laissant que peu de place.

 

5 juin: On attend !

On attend les mécaniciens et des nouvelles. Il est presque midi lorsqu’ils viennent vidanger le réservoir. Pour l'extraire de la cabine il faudra attendre la fin d'après-midi. Le soir Jean François et moi allons à l'atelier voir l'état du réservoir qui a été ouvert. Tout est pourri à l'intérieur. Une couche de boue verdâtre tapisse le fond et les parois et des fils de bactéries bouchent les tuyauteries. Le patron parle de fabriquer une trappe par compartiment et d'un remontage le lendemain. A voir !

 

6 juin: On attend encore

Il faut bouger et se rendre sur un autre quai car le Sea Cloud, magnifique quatre- mâts-barque de croisière vient faire escale pour la journée. Sans moteur c’est la pilotine qui nous déplace avec une habileté magistrale.

  

7 juin: Angoisse et stress

L’autorité du port vient nous prévenir qu'il faut se déplacer encore r car on attend pour 16 heures un navire militaire. Et l’on viendra maintes fois nous le dire et à chaque fois un coup de téléphone au transitaire qui rassure en nous disant que ce n'est pas sûr. Et les mécanos qui n'arrivent pas !!

Finalement vers 15 heures tout le monde arrive et tout se met en place en moins d'un quart d'heure. Et l'on peut changer pour la troisième fois de place, aller rejoindre Prydwen près des ferries à l'autre bout du port.

Tout fonctionne c'est génial. Le patron vient se faire payer, 240 euros, coût dérisoire en rapport avec le travail fait.

retour de pêche

iles éoliennes

 

DOUCEUR DE VIVRE