Forain des Mers

plus j'apprends, plus je me sens ignorant.... alors j'ai décidé d'aller encore plus vers les autres...

hivernage ici

kalamata Péloponèse

 
 

 heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay)

Conte pour Dimitry
Conte pour Dimitry
La tortue avait élue domicile dans les écueils rasants de l’entrée du port de Monemvasia.
 
 
L’endroit était idéal, une grande baie peu profonde où les posidonies formaient un grand tapis, deux petits ports de pêche où l’activité des pêcheurs sur leur petite embarcations rythmait le jour et la nuit.
En ce mois de mai commençant, l’eau se réchauffait des rayons du soleil de printemps. Une belle tortue, d’environ un mètre, d’une carapace vert clair qui laissait bien voir ses écailles était la reine de ces lieux.
 
A grand coup de pattes, aussi fortes que des pagaies d’aviron, elle se déplaçait lentement, au fond de l’eau, en quête de nourriture de petits vers des sable, de mollusques cachés dans les herbes folles. De temps à autre, on la voit à la surface venir respirer goulument l’oxygène dont elle a besoin. Au début on aurait pu la confondre avec le nez d’une loutre.
 
Turtle, c’est son nom, connait bien tout le monde ici. Le matin elle quémande auprès des bateaux des pêcheurs quelques victuailles, nage le long des coques des voiliers à quai, sans bruit. L’après midi, elle sort la tête de l’eau et scrute la plage déjà occupée par les tables et les parasols bleus des tavernas. Hormis les quelques plaisanciers, les touristes ne sont pas encore arrivés, la vie reste tranquille. Tient justement FORAIN DES MERS se glisse dans le port. D’où vient-il celui-là qui me frôle la carapace avec sa grande quille ?
Le soir venu les lumières de la ville et du grand rocher que l’on surnomme le Gibraltar de la Grèce se reflètent en mille feux colorés dans la baie. Le fanal d’un kecth au mouillage, scintille et joue une partition d’éclats avec ceux des deux bouées du Balisage de l’avant port.
 
C’est justement là que Turtle passe la nuit. Tous les soirs elle refait son lit d’algues coincé entre deux roches et se repose jusqu’à ce que les premiers rayons du matin viennent la sortir de la douce torpeur nocturne.
 
Ce matin, on a vécu un drame de la mer. Turtle qui avait, encore endormie commencé sa quête du petit déjeuner remonte à la surface à grands coups d’ailerons chercher un peu d’air. Chemin faisant, elle aperçoit sous la surface de une seiche morte flottant entre deux eaux. Hum, quel festin en perspective ! vite, à table avant qu’une bande de mulets affamés ne surgissent et lui dérobe cette proie. Mais Turtle n’a pas vu arriver le gros bateau de Yannis le pêcheur, son ami qui lui donne tous ces petits poissons de son filet ; Elle n’a pas pris garde au vrombrissement de l’hélice qui imparablement se rapproche d’elle. L’accident va avoir lieu c’est certain ! déjà la vague de l’étrave emporte le cadavre de la seiche qui échappe ainsi à la mâchoire accérée de notre amie. Turtle a compris le danger, la coque du bateau lui frotte le dos et bientôt l’hélice…
 
Yanis n’a rien vu, tout occupé à sa manœuvre d’amarrage.
Dans sa cabine, le livre d’histoires glisse des doigts de Dimitry qui gagné par le sommeil a déjà fermé les yeux. Il est au fond de la mer et nage dans sa combinaison bleue parmi les tortues, fait la course avec une famille d’anchois, se faufile entre les rochers.
Soudain il est entouré de 5 tortues, des tortuettes, les filles de Turtle. Dors mon petit gars, d’un doux rêve de mer et d’océan.
 
Par un vigoureux coup de patte, malgré son besoin d’oxygène qui lui coûte un effort sans précédent, turtle échappe au couperet d’acier et plonge vers le fond, juste à temps…

 

 

retour de pêche

iles éoliennes

 

DOUCEUR DE VIVRE