Forain des Mers

plus j'apprends, plus je me sens ignorant.... alors j'ai décidé d'aller encore plus vers les autres...

hivernage ici

kalamata Péloponèse

 
 

 heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay)

kavala

Kavala terme de notre voyage de ce printemps

Nous avions projeté de nous rendre dans les Sporades, voir comment la Grèce continentale du nord, vit, voir si les paysages sont si différents de la Grèce du Sud.

L’arrivée sur Kavala fut longue monotone et presque triste.

Il faut dire que le temps maussade nous a tenu la route depuis Eubée. Et puis les étapes sont longues plusieurs fois 40 à 60 miles, 10 /12 heures de nav.

Après avoir doublé le mont Athos qui garda ses monastères dans une brume britannique, après avoir gouté au charme de la petite station balnéaire d’ Iéristos, nous voici parvenu dans la baie de Kavala. La navigation à la voile, au près bien évidement ne fut pas monotone, de la faute à une aérologie capricieuse.

L’entrée dans le port, vu de la mer est assez bizarre. Un grand mur se dresse devant l’étrave et pof ! il y a un trou qu’il faut emprunter pour se retrouver dans un immense bassin grouillant d’activités.

En effet le port de pêche accueille les grands thoniers de Méditerranée orientale qui se mettent à couple le temps de réarmer pour une nouvelle journée, ou nuit de pêche. Dans un autre bassin, le ferry d’Athènes et de Mitylène se dispute la place avec les traversiers qui alimentent l’île toute proche de Tassos.

Plus loin ce sont les bateaux de travail de la société gazière, longue barge de haute mer orangée qui manœuvre toute la journée dans un bruit infernal.

Enfin à l’ouest le port de plaisance équipé de deux pontons neufs accueille à demeure une flottille, quelques yachts et une dizaine de voiliers à l’année. C’est là que nous avons réservé pour les 4 mois d’été. Appel à la VHF, appel au téléphone, personne ne répond ! Peut être sommes nous arrivés trop tôt pendant la coupure réparatrice de la journée ?

Moyennant quoi nous nous dirigeons vers la place qui nous a été contractualisée par mail, la B25. Problème : un catamaran en long-side bouffe la moitié de l’espace avec les pointes de ses flotteurs ! Alors nous nous installons à celle d’à côté. Le ponton est celui qui est le plus exposé au vent dominant. Pas de chance ! On maintiendra une aussière en travers de la place… B25.

Il est passé 18 heures nous partons en quête d’un responsable. Quête infructueuse. En 8 jours de présence nous ne verrons personne. Des français locaux, c'est-à-dire installés à Kavala et dont le bateau est à l’année nous expliquent qu’il n’y a rien d’anormal, l’année dernière ils ont séjourné un mois sans voir personne, sans payer le moindre euro !!

On a aussi cherché les sanitaires, la capitainerie. Rien aucun bâtiment n’a été aménagé. Pour l’eau, l’électricité et la Porte d’entrée c’est le placier du parking voiture d’à côté qui gère !! Bref on est très loin des belles images et commentaires du site web. Peut être avec un peu de chance dans quelques années….

La ville est importante, plus de 50000 personnes y vivent. C’est un mélange de station touristique et de ville industrielle. Il faut surtout se garder de comparer avec Kalamata ou même Patras.

Le port est en direct sur la promenade des anglais aussi bruyante qu’Egine, aussi cher qu’Egine. Dans les rues adjacentes se concentre l’activité, à deux niveaux, une zone plus tôt moderne, puis deux trois rues plus loin les quartiers populaires avec leurs petits commerces, leurs échoppes aux métiers anciens.

Pour mieux comprendre ce mille feuilles sur le port le café est à 2.5€, derrière à 2€ et dans le fond à 1€.

Alors que nous sommes à 450km de Constantinople, c’est marqué sur le panneau routier comme cela, nous n’avons pas ressenti l’influence ottomane. Peut être fallait-il aller jusqu'à Alexandropoulis ?

Quant aux bâtiments culturels, ils me semblent bien cachés à part le grand viaduc qui barre la ville, le château envahi par les maisons de pêcheurs comme un champ de blé l’est par l’ivraie, l’ancien hôpital de style colonial, nous n’avons pas su en dénicher d’autre, mais je conçois que nous sommes mauvais chercheurs.

Bref, bien déçu par cette ville sale et bruyante, laborieuse, aux apparences trompeuses, nous nous en sommes retournés dans notre campagne charolaise avec plaisir.

Nous retrouverons Kavala le 8 septembre, peut être un peu moins fatigué de nav, peut être sous de meilleurs cieux….

retour de pêche

iles éoliennes

 

DOUCEUR DE VIVRE