Forain des Mers

plus j'apprends, plus je me sens ignorant.... alors j'ai décidé d'aller encore plus vers les autres...

hivernage ici

kalamata Péloponèse

 
 

 heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay)

le golfe de Messinie

 

Naviguer dans le golfe de Messinie Le golfe de Méssinie, autour de Kalamata.

Voilà maintenant près de 6 ans que nous connaissons l’endroit...

Le golfe c’est celui qui est enserré entre les doigts du Péloponnèse, cette péninsule méridionale de la Grèce, côté ouest. Profond d’une quarantaine de miles, beaucoup de navigateurs font l’impasse et traversent directement d’un cap à l’autre, d’Akritas à Ténaron.

Allez un peu de géo et d’histoire. La plaine alluvionnaire de Messinie se niche entre deux chaines rocheuses, le massif Messinien à l’Ouest et le massif du Taygetos à l’Est. Le maraîchage, la culture des cacahuètes et surtout des olives, plus de 40 millions d’arbres en font un poumon économique agricole du sud de la Grèce.

 

 

Environ 171 000 habitants occupent le territoire dont 65000 pour la seule ville de Kalamata. L’histoire apprend que le golfe a de tout temps suscité l’intérêt des grandes forces politiques de la région.

Les premiers écrits font état d’une promesse de don par Agamemnon à Achille des sept villes /cités du golfe en récompense pour sa participation à la guerre de Troie. Mais Achille, ne put en profiter, tué en Asie mineure pendant la prise de la ville.

Plus près, pendant près de mille ans, athéniens, vénitiens, français, despostes de Morée, turcs se disputèrent la contrée. Non pas quelle représenta une richesse économique importante, mais une situation géographique capitale. Celui qui détenait Méthon, contrôlait tout le trafic maritime d’orient vers l’occident et l’inverse.  

Ainsi trouve-t-on à chaque ville un ouvrage défensif imposant. Seule la côte du Magne, à l’Est, trop inhospitalière et désertique, ne possédait pas de position militaire. Seuls les quelques villages du bord de mer étaient fortifiés.  

Aujourd’hui, le développement du tourisme transforme le paysage et devient essentiel pour l’avenir du pays. Partout les côtes sont maillées de belles villas, et les hôtels sont de plus en plus nombreux à jalonner les grandes plages du nord. Il est à souhaiter que cette expansion jusqu’à présent contrôlée le reste à jamais.  

La navigation sans présenter de grandes difficultés doit être appréhendée avec une bonne connaissance de la météo locale. En général, le régime des vents l’hiver s’établi au nord-Ouest, l’été à l’Ouest.  

Fort aux caps, surtout l’après-midi, il atteint régulièrement plus de 20 nœuds pendant quelques heures, soulevant une houle de plus d’un mètre. Mais ce flux contraste avec les journées de pétole pendant laquelle cette houle persiste parfois la nuit.

  

Vers le Nord après avoir passé le cap Akritas, remontant vers Méthoni le vent d’Ouest s’estompe, et laisse place aux thermiques ou à la pétole. Ce n’est qu’une quinzaine de miles de Kalamata que l’on touche du vent du sud, de force 3 à 4 qui permet de terminer la navigation dans le confort.  

A Méthoni, un vaste mouillage au pied de la forteresse, abrité du vent d’Ouest permet à de nombreux voiliers une halte par un fond de 2/4 m, le temps de découvrir l’ouvrage militaire en constante rénovation, aux 3 km de remparts et sa tour posée sur les écueils.

 

En face l’île de Sapientzia à 2 miles propose en son centre un mini golf bien protégé des vents. L’île est une réserve naturelle qui abrite une colonie de mouflons que l’on peut apercevoir avec un peu de chance. Il est interdit de débarquer sous peine de graves ennuis avec les autorités. A 1km une deuxième île , Schiza, est inhabitée et sert de cible aux aviateurs de l’armée grecque qui s’entraînent à lâcher leur obus. Toutes deux protègent la côte des vents de Sud. 

On peut s’arrêter à Finikounda, charmant village tourné vers son petit port dans lequel les voiliers de faible tirant d’eau. Sinon le mouillage devant la plage est très accueillant. IL faut deux heures pour atteindre le cap Akritas qui se double facilement dans ce sens.   

La remontée sur la prochaine ville, Koroni est sans difficulté, hormis les vents de côte qui peuvent obliger à naviguer au près. La grande plage de sable s’étend au pied de la citadelle. Koroni est perchée sur un éperon rocheux et tournée vers le nord. La ville a toujours été une ville de garnison de toutes les armées d’occupation.

Le mouillage devant est périlleux. Le fond est couvert de plaques rocheuses dans lesquelles ancres et chaînes se bloquent. Seul un coin de sable vers le fond offre une accroche de bonne tenue. Mais il faut aussi s’inquiéter de la météo. Par vent de secteur nord, un clapot, une houle se lève et rend le mouillage plus qu’inconfortable, il faut partir !   

On remonte la côte vers Petalidi. Auparavant Agios Andréas offre un petit port neuf mais de faible profondeur. 7 miles plus loin, à Pétalidi on mouille par 3m de fond devant la ville sans s’approcher trop près sauf si l’on possède un dériveur. Le mouillage est protégé des vents du sud et de l’ouest seulement. Le port n’est pas très accessible aux grands tirants d’eau. Le village est très animé et la place de l’église, tout en verdure est bordée de bar et de tavernas.   

En continuant de longer la côte vers Kalamata on passe devant l’embouchure du seul fleuve de la Messinie, le Pamissos. La côte est sans intérêt à part le fait qu’on trouve là les champs de cacahuètes. Kalamata arrive, la marina, mais aussi le grand port public dont l’activité a fortement régressé après la seconde guerre mondiale.  

Ouvert vers le transport maritime, marchandises et passagers vers le Crête, seul un paquebot de croisière accoste deux fois par mois désormais et quelques vraquiers qui acheminent les matériaux pour la construction de l’autoroute. Les vastes bassins offrent un accueil à ceux qui ne veulent pas les services de la marina.   

Poursuivant vers l’Est on peut admirer les 3 km de plage aménagées, bordés d’établissements balnéaires et tavernas. Puis on retrouve la roche. C’est le Magne qui commence ici. Krities est le premier port de pêche vers le sud. Abrité derrière son cap le minuscule village tente de vivre avec le tourisme. On va dire que c’est le seul abri sur sûr la côte du Magne.

  

Les prochaines étapes n’offrent que des mouillages de beau temps. Pourtant Kardimilly et sa petite île, Stouppa et sa plage, Limeni, et Dirou sont des endroits magnifiques mais intenables par vent d’ouest.

  

A Dirou on peut s’arrêter pour visiter les grottes dans lesquelles on circule en barque. Le Magne se visite de l’intérieur, par l’unique route qui serpente dans la montagne. Celle-ci est déserte et les rares fermes ou bergeries amènent un peu de vie. Vie qui est concentrée dans les villages comme Aéropoli ou Dirou.

  

Plus au sud on longe la Table qui s’étend sur 3.5 miles, de la pointe de Kipoula jusqu’ à l’anse de Géromilinas. Une falaise d’une centaine de mètres de haut sur laquelle vent et courants viennent buter rendant la navigation peu aisée. Mieux vaut passer à un mile au large.   

Arrivé à Géromilinas la puissance du vent s’intensifie jusqu’au cap, 10 miles. Là plus qu’ailleurs mouiller la nuit est risqué et inconfortable, c’est un spot de kyte surf. Enfin le cap Matapan se dévoile, long, plat aride.   

Ici comme à tous les caps le vent accélère et se calme au rythme des dépressions, au ryhme des thermiques.

retour de pêche

iles éoliennes

 

DOUCEUR DE VIVRE