Forain des Mers

plus j'apprends, plus je me sens ignorant.... alors j'ai décidé d'aller encore plus vers les autres...

hivernage ici

kalamata Péloponèse

 
 

 heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay)

gens d'ici, gens d'ailleurs
 
Les gens d'ici et d’ailleurs
 

Mon slogan "plus j’apprends plus je me sens ignorant alors j’ai décidé d’aller voir ailleurs…….."
 Les gens d’ailleurs, comment sont-ils dans leur milieu ? Comment sont-ils dans leurs relations avec les autres? Que peuvent-ils m'apporter et que puis-je leur apporter? etc..

 

 
 
TRANCHES DE VIE

 

le barbu du port CAGLIARI
 

 

 
J’en ai déjà parlé de ce brave homme, très bourru qui vous accueille d’abord un peu sèchement. Il prend le temps, sans un mot de vous jauger, puis vous apprécie ou pas en fonction de votre comportement. En fait, il a la main sur le cœur quand on lui demande un service et au bout de trois jours, il se dévoile dans un français plus que correct le coquin, vous raconte sa vie de marin de commerce, cabotant sur les côtes de Corse et de Toscane.

 
Le menuisier de CEFALU en Sicile :
 
Le bateau a tapé sur le quai, le support de l’échelle de bain en inox s’est tordu violement, il faut une presse pour réparer. On me conseille de rendre visite au menuisier charpentier de marine dans une petite baraque au fond de la crique, près du port.
Pour nous il arrête son travail, martèle et martèle les supports au maillet, mesurant les angles à l’équerre d’ajusteur comme je l’avais appris à l’école.
La photo du grand-père est accrochée à la poutre maîtresse de l‘atelier, et des barques toutes en bois à différents stades d’avancement attendent toutes en rang, côtoyant son chef d’œuvre, un assemblage de poutres et de varangues et de timons. Il y a des copeaux partout et il règne une atmosphère de travail bien fait, de bon ouvrage. Il refusera tout paiement le bon bougre, alors on parlera d’argent de poche pour ses enfants et chacun en sera satisfait.
 
 

LA COSTIA GUARDIERA

 

On connait le réel problème italien pour lutter contre l’immigration clandestine venue par la mer. Aussi ne faut-il pas s’étonner d’une très présente surveillance des côtes et de l’activité maritime. A REGGIO di CALABRRE, visite de deux jeunes gardes et enregistrement du bateau bien qu’il ne s’agisse pas d’un contrôle douanier. Mais enfin cela a son avantage : informatisées les données nous concernant nous éviterons bien des accostages tout au plus des ronds autour de nous par les vedettes rapides des militaires pour identification. En nous quittant ces deux jeunes représentant de l’ordre n’ont pas manqué de nous mettre en garde contre le brigandage dans les ports de Calabre et priés de toujours laisser une personne à bord. Cassy n’ayant pas les dents assez longues, Hervé et moi nous sommes relayés.

 

 

SAVERIO
 

 

On est à Reggio di Calabre, dans le bassin du port de commerce. Un taxi Mercedes s’arrête à la hauteur du voilier. SAVERIO en descend et engage tout de suite la conversation A la fois taxi, orgamezzi, métier typiquement italien qui consiste à prendre en charge l’arrivée des plaisanciers dans les ports pour leur venir en aide, pour tout, même quand ils ont besoin de rien.

 

L’individu est célèbre, il est très fier des articles dont il a fait l’objet dans les revues de nautisme qu’il nous exhibe et même dans certains pilots-charts.

 

Il nous propose vin, service, de faire les courses, tout ce qui peut lui rapporter un peu d’argent. Méfiance tout à fait française, on n'a pas envie de se faire arnaquer, et donc d’abord un refus poli; mais SAVERIO passe et repasse au cours de la journée. Le lendemain le voici offrant les croissants sans réclamer le moindre sou, simplement pour que les étrangers aient une bonne image de l’Italie et des italiens. On en éprouve du remord et des regrets, alors on lui paie bon prix alors qu’il ne demande plus rien l’on discute et rediscute, on échange cartes de visites et articles de presse.

 

 

LA CONTESSINA DE SAMI
 

Le port de Sami sur l’île de Kéfalonia est ceinturé comme beaucoup de ports touristiques de cafés et de restaurants. A deux pas du bateau le restaurant la Contessina propose un ‘free access internet’.

 

 

On consomme, on se connecte et on revient. Et très rapidement on entre dans la confiance peut être parce qu’on vient par la mer. La patronne, la Contessina, vous dévoile les photos de ses enfants, se plaint qu’ils n’en aient pas encore de petits, vous demande un tas de renseignements sur vous, sur la France et rie facilement des quiproquos dus à la traduction des mots.

 

 
la vendeuse de légumes de VONITSA
 

 

 

 

 

Dans la petite boutique en contre bas du trottoir, rue principale, la vendeuse de légumes ne se prive pas de sourires ni d’efforts pour communiquer. Jouant sur ces difficultés de langage, échangeant mots grecs contre mots français, elle nous voit venir tous les jours, d’un regard amusé prendre nos légumes et nos fruits. Y avait-il un peu de tristesse dans son regard lorsqu’elle nous a vu partir? je le pense

 

Et comme dans beaucoup d’endroits, l’aileule est là, assise sur une chaise près de la caisse, jaugeant chaque client, chaque achat comme au temps où elle-même tenait commerce 

 

 
le boulanger de VONITSA
A 80 ans, il est toujours avec un grand tablier blanc sur le ventre à servir les clients. Il ne parle que le grec mais fait d’énormes efforts pour vous comprendre. Il enveloppe les friands à la feta avec ses mains tordues et tremblantes ; une icône est punaisée sur le rayonnage, ses copains tous aussi âgés lui rendent visite, et spécialement pour eux il ouvre le four afin de cuire je ne sais quoi de personnel……
 

 

 

les boulangères au feu de bois
 

C’est toujours à Vonitsa, dans une ruelle perdue près du port, il existe une boutique qui n’en est pas une. Trouvée par curiosité, cette boulangerie cuit le pain au feu de bois, conservant les traditions ancestrales. Ancestral aussi le lieu et son équipement rudimentaire, un plateau de planches polies par les miches de pain sortant du four, un foyer au sol pour tenir la bonne température. Particularité 4 femmes mènent l’affaire, les filles vendent, la mère cuit, et la grand-mère décharge le pic- up bourré de branches et de rondins de bois. L’homme, le père est là, presque par hasard.

Et une gentillesse et encore une fois la barrière de la langue est surmontée à coup de sourires d’interrogations et de mimiques….

 

 

 

 

 

le café restaurant REMEZZO
 

 

Il se dit yachting club de Vonitsa mais il n’y a pas de vestons blancs ni de casquettes, pas de martini on the rock en terrasse mais une famille tout autour des marins et plaisanciers. La mère le père et la fille sont toujours dispos, chez eux les douches sont gratuites et à volonté, le tarif des consos est surprenant tellement il est raisonnable. Les marins du coin sont aussi sans prétention on s’y sent bien

 

Ici on parle grec, mais aussi anglais et l’on se met en quatre pour vous comprendre quand les bons mots ne sont pas là. Il fallait voir la joie sincère lorsque la mouette offrit une toile, toile qui désormais est accrochée dans la salle. Il nous faudra revernir chercher t-shirts 2010 et l’oriflamme du Yachting club de Remezzo.

Le lendemain le patron saluera notre appareillage lorsque FORAIN DES MERS passa devant la terrasse avec autan de faveur qu’un supporter du Vendée globe.

 

 

 

des anglais bien sympas…..
 

 

Ils ont débarqué, les deux frères sur le quai de Lefkas en nous demandant de saisir les amarres. Lefkas est à l’entrée du canal qui sépare île de lefkadas du continent et est célèbre par son pont flottant ouvert aux bateaux, 5 minutes toutes les deux heures.

 

Ils sont arrivés trop tard et ont préféré passer la nuit à côté de nous. Pour nous remercier du coup de main, nous avons été invités à boire un ‘drink’ à leur bord, un vin grec bien agréable. Léon le plus âgé parle le français comme moi l’anglais une vraie partie de plaisir et un tas d’histoire à échanger. Le soir nous les avons invités à notre tour, à boire notre dernière bouteille de Bugey et re histoires sympas sur les langues, la communication et aussi des histoires de marins, de navigation, de vin etc., quelques heures de pur bonheur !

 

Et puis les autres bien moins sympa....

au port CROTONE

 

La palme à l’agent du port de Crotone nous accueillant à la nuit tombée avec force vociférations, dans un italien incompréhensible, ne sachant même pas tourner une amarre autour d’une bitte pour réduire la tension.

 Prise de bec puis retour au calme avant de se voir décerner un prix à la tête du client. Affaire réglée le lendemain. En exigeant le recu, le prix est devenu normal. Mais nous avons vu le monsieur à l’œuvre toute la journée, transat parasol et surtout pas un mouvement de trop et toujours aussi agréable. De l’accueil quoi, j’en avais connu de pas terribles mais là, cela a été le record.

 

 

 

le quinquailler de VONITSA
 

Pas de Leroy Merlin ni de Casto en Grèce, mais les bonnes vieilles quinquailleries où l’on trouve tout et rien. Celle-là bat des records de désordre et de fourre tout. Le patron ne bouge pas de son bureau, bougonne et surtout aucun effort pour comprendre et se faire comprendre. Déjà que la quincaille ce n'est pas facile, en patois grec cela devient une galère.

 

 

retour de pêche

iles éoliennes

 

DOUCEUR DE VIVRE