Forain des Mers

plus j'apprends, plus je me sens ignorant.... alors j'ai décidé d'aller encore plus vers les autres...

hivernage ici

kalamata Péloponèse

 
 

 heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay)

On ne plaisante pas avec Dieu

On ne plaisante pas avec Dieu

Il s’appelle Antoine mon paysan, parce que sa mère a voulu donner le nom du grand père et de l’arrière-grand père, et parce ce que dans ce pays si difficile, si convoité pendant des siècles, seul Dieu a su s’enraciné dans le cœur de chaque homme et de chaque femme à tel point qu’il est respecté, vénéré et présent dans chaque famille.

On peut tout dire de son voisin, des autres, tout faire mais attention, dans l’honneur, mais jamais il ne faut douter du Suprême, et lui manquer de respect. La vie fait de modernisme, ne le fait pas oublier, et les veuves toutes habillées de noir, voilées, tiens, même ici ! « Ah pardon c’est permis il ne s’agit pas du même dieu », ces femmes voilées de noir dis-je, le dimanche matin et parfois le soir assistent aux offices religieux.

Ici les églises, pour peu qu’elles soient un peu cossues prennent le nom de cathédrales. A d’autres endroits des oratoires, plus modestes mais tellement empreints de foi et de recueillement s’élèvent des chants liturgiques. Alors l’insulaire ne manque aucune fête religieuse qui ponctuent l’année. Et c’est beau, et c’est tant mieux.

J’en profite ici pour évoquer les cérémonies religieuses de la semaine Sainte. Veillées de prières, processions, actes de foi, jalonnent cette semaine d’avant Pâques, souvent froide, venteuse et pluvieuse. Tout est beau il est vrai, tout prête au recueillement, même s’il on est agnostique.

Le jeudi Saint revêt un caractère solennel ; c’est la marche des pénitents. Dans tous les villages, à la nuit tombée on assiste à une procession haute en couleur et de dévotion. Deux colonnes d’hommes, pas de femmes, que des hommes, en robe de bure, cagoulés parcourent les rues et ruelles au rythme des psaumes et cantiques, les plus dévots, marchant pieds nus sur les pavés glissants. Le premier porte la croix et donne l’inflexion au groupe. Derrière, croyants et badauds suivent en silence, emmitouflés dans leurs manteaux d’hiver.

A un certain moment, à un certain lieu, les deux processions se rencontrent, tournent sur elles même, comme un escargot géant puis comme par enchantement chaque colonne déroule ses pénitents qui prennent le chemin de l’église toujours au son des chants religieux.

Cette ferveur de la foi est belle, admirable et témoigne souvent de la misère des hommes à travers les siècles. Mais elle évoque aussi le besoin de rédemption, de miséricorde et de pardon. D’ailleurs, me suis-je laissé abusé ? On m’a souvent dit que sous les cagoules se cachaient les pires des pires, les hors la loi, les escrocs du petit commerce, les poseurs de bombes et les mafieux! Pourquoi pas, si cet instant leur permet de faire le point avec leur conscience, pourquoi pas !

Et puis peut-être ont-ils raison de ne pas reconnaître une loi venue d’ailleurs qu’on leur impose depuis si longtemps !

suite: le maire cet ange rédempteur

 

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