heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay)

Avertissement :

Le lecteur qui chercherait une ressemblance avec des lieux, des situations, ou des faits témoignerait d’une malveillance évidente. tout ceci n’est qu’imagination.

LA VACHE QUI BUVAIT DE L'EAU DE MER

C'est l'histoire de Palombo, pauvre vache qui ne demandait rien à personne, broutant l'herbe rare dans le maquis sans jamais se douter qu'elle fut l'objet de tant d'attentions, semant la panique dans une société sans pareil où les acteurs s'enorgueillissent d'être fiers et responsables, autonomes quoi!!

Prologue

Cette île a la particularité d’être si jolie que chaque saison, par centaines de milliers, les vacanciers viennent s’y ressourcer, récupérer de leur fatigue d’une année de labeur, s’amuser, faire des rencontres fugaces, furtives, parfois le début d’une longue histoire. Le paysage est magnifique.

C’est un écrin de verdure un peu roussi où les rochers blancs et pourpres sont comme des pierres précieuses déposées au bord d’un tapis d’un bleu azur. Les autochtones, à l’allure débonnaire et emprunts d'une attitude méridionale dont ils sont fiers, généreux fiers mais aussi fougueux. Ils revendiquent beaucoup de la société dont ils sont une composante indispensable, souvent avec des abus, mais toujours avec un zeste de vérité.

La vie y est fort agréable et à l'automne les activités saisonnières laissant le pas, le monde agricole reprend le devant de la scène.

  I .Fiers et courageux

Il s’y passe tellement de choses sur ce bout de caillou aux pics acérés ! Nombreux sont ceux qui de tous temps ont voulu défendre leur identité et leur langue, par leur engagement culturel, la ferveur de leur foi, mais aussi quelques fois par la force.

A certains moments, les hommes de l’ombre se livrent à des démonstrations percutantes. Quel panneau de signalisation n’a-t-il pas reçu sa décharge de chevrotine ? Non pas que les chasseurs nombreux à courir la garrigue et la montagne soient maladroits, mais plutôt pour témoigner d’un défi permanent à la loi continentale.

Il arrive parfois même que certains manient l’explosif, plus ou moins adroitement aux dépends de tout ce qui symbolise le régime régalien. Il y a quelques années cette violence n’avait pas de limites et tant pis pour celui qui se trouve là au mauvais moment.

Et cette force tranquille, loin d’être unie, présentait la même image que ce qu’elle combattait. Et nombreux furent ceux qui périrent dans cette défense un peu sotte d'une identité insulaire qui ne dérange personne hormis le pouvoir de la capitale. Mais les temps évoluent et la sagesse parvient même à perturber les petits esprits.

La mer est omniprésente mais trop dangereuse, trop puissante. Ses ressources demandent beaucoup d’efforts et de labeur. Seuls quelques-uns, par goût ou pour perpétuer la tradition familiale séculaire lancent encore leur filet le soir ou au petit matin.

Non ce monde est surtout agricole, tourné vers la terre, sûre, chaude, la terre nourricière, la terre patrie, la terre où il est facile d’y entretenir ses racines. Mais la plaine à l'Est est bien trop petite et ne se laisse pas envahir par de grandes étendues à mécaniser et labourer est un effort intense sous le soleil. Là les hommes se burinent inutilement, souffrants l’hiver de la bise et de la tramontane qui soufflent sans pitié. ( à suivre....Antoine le berger)

suite Antoine le berger