heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay)

 Bien sûr le restaurant de poisson est bon, très bon, on arrive même à le fréquenter plusieurs fois par semaine. Mais nous garderons secrête son adresse.

Toujours est-il que le but de mon billet n’est pas de commenter les barbougnas grillés (petits rougets), l’aile de raie frite, les calamars en beignets, ou autres crevettes grillées se disputant la vedette avec les merlans frits, mais d'évoquer la grande simplicité du lieu

<-Parakalo, pouvez-vous nous installer une table de desserte> mais d’évoquer une anecdote très plaisante.

Il est 2 heures et nous n’avons pas encore fini de gouter l’orta lorsque six personnes arrivent à la terrasse du restaurant, bondée. Terrasse je devrais dire sur la route car notre table est au pied du trottoir, sur la route. Et pour ces messieurs dames on rajoute, sur la route une grande table.

Ils sont grecs d’origine russe et ukrainienne, ils viennent fêter l’anniversaire du papou ; le grand-père. Nous entendant parler français leur attention est attirée, la nôtre par le gâteau qu’une jeune demoiselle extrait du coffre de la voiture.

Et la conversation s’engage, en espéranto, plutôt dans un dialecte infâme mêlant le grec, le français, l’anglais de l’étranger. Les questions fusent ponctuées de ah d’étonnement et de rires : d’où venez-vous ? Comment trouvez- vous Kalamata ? Je suis allé à Paris l’année dernière, etc, etc.

Nous allons acquitter notre ridicule logariasmo lorsque le patron apporte un potiri d’aspro krassi offert par nos voisins tandis que la charmante demoiselle qui a préparé des parts de gâteau nous les offre en hommage à son père, c’est aujourd’hui son anniversaire, et à l’amitié entre les hommes !!

C’est aussi ça la Grèce, une image que l’on aimerait voir plus souvent dans les médias.