hivernage ici
kalamata Péloponèse
heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay) |
Les utilisateurs de la marina de Missolonghi en difficulté
Idéalement située à l’entrée du golfe de Patras, nichée au fond de la lagune poissonneuse, à quelques minutes à pied de la ville et de ses commerces, la marina de Missolonghi toute jeune, à peine dix ans, est une halte appréciée de beaucoup.
Certains, inconditionnels, n’y voient que des avantages : prix bas même si l’eau et l’électricité les sanitaires se paient alourdissant le coût du séjour, à trois heures de bus d’Athènes, bien abritée des coups de vent d’ouest, environnement magnifique et traditionnel avec la centaine de maisons de pêcheurs sur pilotis, etc.
Evidemment il y a comme partout quelques inconvénients : travaux et bâtiments inachevés, terrains et route intérieure non stabilisés, partage des bornes électriques et des points d’eau sur les pontons, manutention des bateaux par grue de travaux publics, pas de commerces dans la marina, hormis depuis deux ans une mini-supérette, pas de mécanicien sur place…
Mais l’hiver, les communautés s’organisent et chaque nationalité y va le dimanche de son bbq, se rend service. Bref les inconditionnels s’y sentent bien.
Sauf que la marina n’est pas terminée et que les deux actionnaires principaux, Yannis Angelopoulos grec, entrepreneur en ouvrage de béton armé on dit qu’il aurait construit la majorité des pontons et quais flottants de la région) et Jo Mennen, un investisseur de fonds de pension hollandais, le troisième actionnaire pour 5% étant la ville de Missolonghi.
La gestion a été confiée dès 2007 à Yannis qui devait achever les travaux pour 2010 en particulier la darse et l’achat d’un travlift, d’une fosse de rétention des eaux de lavage d’autant que la zone lagunaire est protégée.
Mais ce dernier par bus de confiance aurait confondu son portefeuille avec celui de la marina, créant selon les dires de Jo l’évaporation de près de 600 000 €
Avec l’action judiciaire engagée, Yannis a été exclu de la gestion de la marina et est devenu "persona non grata" le hollandais reprenant le contrôle de la gestion de l’entreprise. Sauf que le grec ne s’avoue pas vaincu et à son tour engage plusieurs procédures judiciaires à l’encontre de la marina et de ses employés, influençant aussi les élus de Missolonghi pour les amener à lui.
Yannis joue la carte de l’environnement.
Dès l’hiver 2016, argumentant l’absence de bac de réception des eaux sales, il fait intervenir la police pour interdire tous travaux d’antifouling sur le chantier. Ainsi plusieurs plaisanciers se verront verbalisés fortement.
Faire sa sous-marine devient alors une opération commando. D’abord organiser le guet. Le guetteur posté à l’entrée du chantier prévient par Vhf de l’arrivée des "bleus". Ensuite on ponce, on badigeonne la nuit, à la napolitaine, à la lueur des phares et on se dépêche de tout ranger. Un plaisir ! On monte d’un cran. La police prend des photos des coques des bateaux et tous les jours inventorie les contrevenants !
Puis ce sont les intervenants extérieurs qui sont interdits de travailler. Pas moyen de faire entretenir son moteur ou changer sa voile ou se faire livrer sa batterie!
Comme on dit en France, il a le bras long le grec malgré toutes les casseroles qu’il traîne à ses basques, entre autres 10 mois de prison pour l’agression de la secrétaire selon les dires de Jo Mennen ! (information non vérifiée)
Actif malgré toutes ses affaires, tient cela me rappelle quelqu’un.
Alors ou est le vrai du faux ? A l’heure actuelle, toujours en raison de l’environnement, l’activité de la marina a cessé. La centaine de plaisanciers qui arrive pour hiverner ne peut sortir le bateau de l’eau et doit trouver en urgence un autre chantier.
Ceux qui veulent regagner les flots restent à terre, les grutages sont interdits, les coasts guards sont en permanence sur le terrain,
Il faut désormais attendre, peut être dans un mois, la décision de justice qui permettra ou non la reprise de l’activité du chantier, dans quelles conditions. Bref il faut souhaiter bon courage à tous les amis dont le bateau est en quelque sorte séquestré là-bas.
Certains ont pu être mis à l’eau en passant par leur ambassade, ou par la publication d’un article violent dans la presse locale contre les autorités policières promptes à céder à la pression populaire. Mais quand sera-t ‘il administrativement pour les plaisanciers résidants hors CE qui doivent quitter l’Union européenne tous les six mois ?
Gardons espoir, tout s’arrange avec le temps !