heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay)

Pas drôle de voir crocher son ancre au fond j'ai toujours eu en tête cette possible situation lorsque l'ancre descend librement du davier......

Il y a les endroits que l'on sait sablonneux ou vaseux, et puis les autres plus incertains.

Et si l'on restait croché au fond ?

Ce risque, nous l'avons subi lors de notre dernier mouillage à Monnemvasia dans la baie nord. Pourtant deux semaines au paravant, le mouillage devant la plage n'avit pas créé de souci et la tenue bien assurée. Ce soir là j'ai voulu aller plus vers la route qui rejoint le rocher, oh pas bien loin de la plage , juste une trentaine de m. Et comme j'ai toujours à l'idée de rester bien planter j'évite de mouiller par plus de dix m, Bien m'en a pris, en mouillant l'ancre à 8.50m . Oui parce que lorsqu'on a voulu s'assurer de la qualité de la tenue, la proue s'est soudainement enfoncée vers l'avant, le guindeau cuinant et s'avouant vaincu. On s'est fait prendre!!

Toutes les manoeuvres pour déraper, marcher arrière , 360°, et autres mouvements se sont soldées par un echec. Il aurait pu y avoir un cyclone, que le bateau n'aurait pas bougé.

Force est de se rendre compte que pour se dégager, il fallait plonger et tirer sur la tête de l'ancre.

8.50 M aurais-je la capacité de rendre visite aux poissons si bas? Fini l'âge ou une plongée en apnée à 14m n'était pas une sinécure! alors palmes aux pieds, crochet de l'orin à la main, sans prendre de réflexion inutile, me voilà basculant sous l'onde bleue, dans le soleil couchant.

Quelle bonne idée d'avoir peint en blanc l'ancre! Plus visible, à coups de palmes vigoureux me voilà à 1 m de la bête, tout étonné! Encore un effort, le mousqueton se referme sur la tête de l'ancre, que je peux tirer maintenant latéralement, dégageant sa pointe prise dans une table rocheuse.

Ouf cela vient, je peux désormais remonter en tirant l'orin. La remontée fut comme à la télé, accompagnée de bulles, longue surtout vers la fin.

Bref, il y a deux morales à cette histoire d'eau: la première c'est qu'à partir d'un certain âge il faut éviter les exploits d'il y ne serait-ce de 20 ans plus jeune, la deuxième, c'est dans les fonds incertains ne pas hésiter à capeler un orin sur le mouillage, tant pis si la manoeuvre est plus longue.