hivernage ici
kalamata Péloponèse
heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay) |
Le temps de faire le tour du rocher et voici la nuit qui assombrit à faire disparaître le plan d’eau nord. Les quelques lumières de la ville,
les phares de deux voitures s’exerçant à des dérapages contrôlés sur le sable nous donnent des repères visuels bien utiles. Il y a déjà là un catamaran et un grand First 47.7.
La nuit fut agitée car une houle d’Est que les sites météo n’avaient pas mentionnée, venue des Cyclades nous a bercés, non, remués, jusqu’au petit matin. Elle fut aussi arrosée d’une pluie rouge de sable africain, intense qui transforme encore une fois le bateau en oasis saharienne.
Les prévisions ne sont pas bonnes, encore trois jours de bafrougne, il faut prendre une décision car bientôt le vent d’ouest montera fort. Le port est toujours plein, aucun voilier par ce temps ne largue les amarres, normal.
Il faut donc se décider à trouver un autre abri. A deux cents mètres le quai des croisiéristes est vide et protège du vent du nord. On relève le mouillage pour s’y réfugier. Le vent et la houle connaisse une accalmie passagère pendant la manœuvre.
De nouveau l’ancre s’enfonce dans l’eau cette fois ci tout le mouillage est mouillé, 60m et dans ce fond de gros pavé, par trois m cela tient et même fort. Bien gardés aussi par des aussières à droite et à gauche nous sommes prêts à subir les rafales.
Dans l’après-midi, on tiendra son chapeau à la main, avons résisté à 25 nds de vent établis d’Ouest, rafalant jusqu’à 37, Eole ayant décidé de sortir en soirée rentra se coucher vers 3 heures du matin.
Sur le quai du port de pêche, les vagues se fracassent en gerbes qui viennent noyer les terrasses et lancer comme de la mitraille des poignées de galets qui criblent d’impact les façades des maisons. Dans le port aussi la houle qui rentre de travers secoue les bateaux dangereusement. Finalement on se demande quel est le meilleur endroit pour résister à ce coup de vent
Le lendemain, toujours pas de place au port, et le vent de nord annoncé passe par-dessus le quai, un moindre mal si ce n’est la houle qui nous prend à revers. Une coastguard nous prévient que deux bateaux de croisière sont annoncés dans la soirée. Il faut laisser la place.
A huit heures profitant d’une baisse de régime, nous levons l’ancre dans la houle résiduelle, sous un ciel menaçant, refaisant le tour de l’île pour à nouveau mouiller dans la baie sud. Nous avions connu Monnemvasia par beau temps, l’été, sans imaginer toutefois que l’endroit n’est pas à fréquenter tant que le régime de nord soit établi.
Conclusion : bien s’assurer de la météo, le cap Maléa à 20 miles d’ici n’étant pas la dernière mauvaise surprise du navigateur.