hivernage ici
kalamata Péloponèse
heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay) |
Prisonniers du vent
C'est un comble pour des voileux....
Oui cela vient de nous arriver sur l'île de Trizonia dans le golfe de Corinthe.
C'est une étape obligée sur la route de la mer Egée, tout le monde y prend un peu de repos avant de se présenter devant le fameux qui permet d'éviter de tourner le Péloponèse.
Arrivés de Messalonghi avec un vent de face, léger mais peu agréable à affronter, nous voici amarrés au grand quai de la marina de Trizonia, côté opposé au vent pour nous protéger pour la nuit et le jour suivant en attendant la renverse de qui doit avec un bon vent d'ouest annoncé de force 4 nous mener dans une navigation agréable jusqu'à Corinthe, 50 miles plus loin.
Le surlendemain le vent a cessé et nous nous sommes promis un départ matinal. Mais à 6 heures, à l'instant de larguer les aussières impossible: notre bon vent d'ouest s'est levé et plaque inexorablement le flanc de Forain des Mers contre le bajoyer. Et alors on s'en veut de s'être laisser ainsi piéger, de n'avoir pas eu la pensée de partir hier soir se mettre au mouillage ou tout simplement s'installer de l'autre côté du quai. Et l'on s'en voudra trois jours durant, bloqués par un vent qui n'a jamais baissé son rythme, vigoureux qu'il était.
Alors il faut se dire que l'on a le temps, que personne ne nous attend, qu'on verra mieux demain. Et demain on voit, on voit que rien n'a changé, que les bateaux non exposés quittent la marina en nous faisant signe de la main, bref, on est prisonniers de ce qui nous est le plus cher, de ce que l'on recherche le vent!!!
On ira marcher dans les sentiers de montagne, faire le tour de l'île, admirer la mer qui moutonne légèrement, parcourir les landes aux herbes folles embaumées par le thym sauvage en fleur, admirer les oliviers centenaires comme dans un tableau de Paul Cézanne.
Et puis il y aura cette chatte à l'oreille coupée, noire comme les pantères, qui caline viendra chercher pitance sur le bateau et s'installera à bord comme si elle était chez elle, nous attristant de l'abandonner le jour du départ.
Difficile la vie de vagabonds des mers.