heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay)

Célébrée pour honorer Saint-Pierre, le patron des pêcheurs, mais aussi tous ceux qui ont disparu en mer, la traditionnelle Fête rassemble les pêcheurs autour de leur saint patron et honore la mémoire des marins disparus en mer.

Au programme : Procession des pêcheurs portant la statue, la messe solennelle en plein air, le jet de gerbes en mer,

Une centaine d’embarcations occupent le plan d’eau à un demi-mile de la jetée qui marque l’entrée du Grau du roi. Le temps est radieux, un petit vent venu de la mer soulève à peine un clapot.
Deux heures auparavant la procession s’élançait de l’église Saint Pierre sur la rive droite et empruntait le quai étroit pour gagner à quelques centaines de mètres le port de pêche.
C’est la saint Pierre et comme chacun sait ce saint est le patron des pêcheurs. Partout, les hommes au dur labeur, aux visages burinés rendent les honneurs à leur saint patron, celui qui les protège, celui qui veille sur leurs traits.

Portés par 6 jeunes marins, la barque où trône la statue du saint, toute ornée de fleurs fraîches et colorées avance au pas lent sur ce quai ou se pressent les badauds, au son des mirlitons et tambours.

Le cortège, gens d’églises, officiels locaux et autorités en galonnées, les corps constitués comme on dit, emboîtent le pas profitant de l’instant pour échanger sur mille sujets.

La marche est fermée par les amis de la mer, les pêcheurs et leurs familles. Sous le chapiteau dressé devant les chaluts et les filets au repos la messe est célébrée, accompagnée de chants liturgiques et de musique sacrée.

Partout, des quais aux pontons dans le grau, les bateaux de pêche professionnels, de la barque au chalutier de haute mer, tous pavoisés en bleu et jaune embarquent une foultitude d’amis de la mer pour assister à la bénédiction de la mer. Saint Pierre est toujours sous le chapiteau que déjà les embarcations quittent la terre, et se rendent en mer.

Dans ce ballet multicolore et multiforme les coques se frôlent manquent de s’aborder.

Celle du DANIELE MARIE, vert turquoise approche maintenant du cercle qui s’est formé. Par des mouvements concertés les chalutiers écartent les plaisanciers malotrus qui s’obstinent à rompre le cercle, oubliant que la cérémonie est avant tout celle des marins pêcheurs.

Voilà du franc bord la gerbe est jetée et de tous les bateaux on voit des femmes, des enfants, des hommes jeter qui une fleur, qui un bouquet. Toutes les sirènes retentissent en un concert assourdissant et un lâcher de colombes clôture l’évènement.

Alors chacun regagne le port après avoir fait un petit « rond dans l’eau » et c’est l’instant privilégié où les touristes agglutinés sur les rives du grau photographient, applaudissent les bateaux qui rejoignent leur appontement.

La fête est finie, le pont tournant ouvert depuis près de 20 minutes libère les automobilistes bloqués dans les rues de la ville.