hivernage ici
kalamata Péloponèse
heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay) |
A Lefkas la réparation ne fut pas une difficulté. Grâce au savoir-faire d’Andréas (société Sailand) que je recommande à tout marin en difficulté ou en besoin d’entretien dans les parages, l’affaire fut menée en une semaine.
Nous en avons profité pour faire vérifier et entretenir le démarreur, le moteur étant mis à nu !
Ce fut aussi l’occasion de nouvelles connaissances, à Lefkas, les très sympathiques Marie Claude et Bernard qui naviguent sur le magnifique Alberg Rassy 49.
Le dimanche Okéanos que nous devions rejoindre à Corinthe si tout avait été comme prévu arrive au ponton près de nous. Nous pouvons ainsi accueillir avec grand plaisir Jean François et Martine et de leur jeune chien, sauvé de la rue à Missolonghi.
48 heures après, Forain réparé les rejoindra dans un mouillage sur l’île de Scorpios, l’île de la famille Onassis. Le parcours de 15 milles se fera en partie dans une épaisse fumée qui se dégage de la décharge à ciel ouvert de Lefkas qui brûle et qui brûlera pendant une bonne journée encore.
Le lendemain se sera le petit port de Vathy que nous découvrirons sur l’île de Méganési. En 2010 nous avions craint la surpopulation des voiliers et préféré le mouillage. Là, nous profiterons pour découvrir dans de longues promenades encore un coin béni des Dieux grecs.
Forain Des Mers et Okéanos mirent le cap sur Préveza non sans avoir mouillé à midi sur la plage du champ de blé, pour les Anglais - one tree bay- dénommée ainsi parce que derrière cette belle étendue de sable se trouve un arbre isolé au milieu d’un champ de blé.
Mais la journée nous réserva une surprise de taille. Le vent du Nord Ouest qui chaque jour pointait son souffle dans l’après midi, nous ‘ cueillit ‘ à la sortie du chenal du pont tournant de Lefkas. Une heure et demie de vent à force 7/8 levant sur ce plateau peu profond des belles vagues de 2 à 3 m de creux. Surpris par cette mer à la sortie du pont tournant nous n’avons pas eu le temps de dresser le moindre ris la grand voile. C’est donc sous trinquette seule que Forain des mers filera au près à 6.5nds. Chahuté, l’équipage trouva refuge au fond du cockpit, seul le barreur affronta les durs embruns qui prenaient d’assaut le voilier. Devant à quelques centaines de mètres, Océans avançait balloté un bout de génois sorti.
Il fallu négocier avec prudence l’entrée du chenal du golfe, prendre la bonne vague et choquer à bon escient la trinquette. Sous les mouvements de la mer plus doux et la poussée puissante des vagues en vent arrière la vitesse bondit à 9 nds, avec seulement 10m² de toile !
La dernière difficulté fut, dans ces conditions, de croiser dans ce chenal de moins de 20m de large un cargo qui prend la mer !
Le lendemain à Cléopatra, Okéanos fut hélé hors de l’eau et leurs propriétaires reprirent le chemin de Strasbourg… par la route. Pour nous la semaine suivante se déroula au port de Vonista, endroit que nous affectionnons particulièrement. Là, nous ferons la connaissance d’Odette et de Claude, marins arcachonnais navigant sur AD HOC un Dufour 31 et avec qui nous partagerons quelques apéritifs dinatoires et tavernas de poissons. Nous retrouverons également Bernard et Martine sur leur SCHPOONS qui flânent dans les Ioniennes depuis le printemps. Nous les avions vus pour la première fois à Kalamonos en mars. Ils devaient descendre pour la Crête mais se sont ravisés en cours de route. Comme on peut les comprendre, la route est longue et ici dans le golfe d’Anvrakikos le temps s’écoule dans la douceur des jours heureux.
Et ce sera le temps de retrouver le chantier ; de bonne heure FORAIN DES MERS est hissé hors de l’eau et posé délicatement sur ses bers pour quelques mois. Désarmé, nettoyé de fonds en cales, il attend désormais notre retour.