Et la Mouette cria ...comme dans les films d’aventure ‘ terre en vue’. Il s’agissait de la SARDAIGNE atteinte après 8 jours de voyage.
25 juillet : Port Camargue, l’équipage et les passagers, Lucienne et Christian sont dans l’impatience. Nous avons laissé s’essouffler le coup de vent du golfe du lion de la veille et Philippe ETORRE a fignolé les réglages de la grand voile.
Nous avons salué nos voisins de chantier, Michel et Evelyne venu préparer leur Bénéteau 50 pour le grand voyage de cet hiver aux Antilles. Vers 16 heures le cap est mis vers Porquerolles. La traversée du delta du Rhône tint ces promesses ,le vent et la houle d’Ouest se sont invités et les deux ris dans la grand voile furent à pris à bon escient.
26 juillet : Halte à LA CIOTAT pour la pose pipi du mousse bien content de se dégourdir les pattes et pour un petit déjeuner avalé dans la stabilité. A 14 heures nous avons jeté l’ancre à Porquerolles près du port de. Baignade, repos pour Hervé et moi, marche dans l’île pour le reste de l’équipage. Nous avons mis le cap vers Calvi à la nuit tombée, traversant dans la pénombre la grande passe entre Porquerolles et port CROS au moteur, car pas un souffle de vent, ce que je redoutais.
27 juillet : le ‘Perkins’ ronronne depuis le départ et la mer est d’huile… nous comptons les ferries et vedettes rapides qui traversent ; et le bulletin météo n’est pas réjouissant : ce sera du moteur jusqu’au bout !!! En fin d’après midi un ou deux dauphins tracent leur route sans prêter attention à la notre. Puis ce sera une baleine qui fera le dos rond à quelques mètres de nous. Ravissement des passagers !!! Vers 22 heures, nous voilà amarré dans le port de Calvi à la grande digue. L’animation du port bat son plein et tout le monde s’échappe dans les ruelles "envacancées"
28 juillet : repos à Calvi, nous avons beaucoup à faire entre revoir les amis corses, refaire l’avitaillement et préparer le barbecue du soir chez Francis, un ami corse toujours aussi accueillant. Lucienne et Christian partent en randonnée vers la pointe de la Révéllata et de Nôtre Dame de la Serra.
29 juillet : nous descendons vers la réserve de Scandola et ses roches rouges. Une tentative de navigation à la voile pendant deux heures nous convainc de faire de nouveau confiance au moteur s’il l'on veut arriver au mouillage de Girolata avant la nuit. Nous avons quand même pris le temps de flâner le long des falaises escarpées de la marine d’Elbo, de contourner de près avec prudence l’île de Gargallo et d’admirer les nombreux passages étroits dans les roches escarpées.
Le mouillage sur bouées est complet nous en sommes quittes pour jeter l’ancre à l’entrée du golfe, le temps s’y prêtant. Une rapide marche dans les sentiers-ruelles du hameau, la découverte de jolies maisons de rêve en pierres du pays et la nuit estompe toutes les formes et les âmes, seuls les bruits des moteurs d’annexes se déplaçant furtivement entre les voiliers troublent cette atmosphère évanescente.
30 juillet : la météo est toujours « variable 1 à 2 » c'est-à-dire alternance de moteur et de voile, surtout du moteur, car nous avons un impératif, celui d’ être le lendemain à Ajaccio pour débarquer nos passagers et embarquer de nouveaux invités. Nous prendrons le temps de photographier les deux églises de Cargèse et de traverser les îles Sanguinaires par la passe de la pointe de la Parata.
J’avais pris soin de réserver une place au port par l’intermédiaire de la capitainerie de Calvi. Peine perdue il y a saturation et les agents du port gèrent en cette fin de mois l’arrivée des bateaux au coup par coup. Ce n’est pas grave nous mouillerons à quelques centaines de mètres. L’annexe gonflée, Cassy peut enfin se délecter des odeurs des trottoirs ajacciens.
31 juillet : 30 minutes, c’est le temps qui nous ait donné pour se réapprovisionner en eau, débarquer Lucienne et Christian, faire la dernière photo…
En début d’après midi, à 45 minutes d’intervalle, Sophie puis Marilyne nous rejoignent, la première par avion, la seconde par ferry : présentation, premières connaissances un coup d’annexe et c’est l’installation dans les cabines.
1 août : le vent est là ; chouette, cap sur le sud pour un petit parcours de 20 milles nautiques afin de familiariser les nouveaux organismes avec messieurs roulis et tangage. Celui de Sophie fait de la résistance….. Le soleil aidant, la sieste devient une obligation pour tous; heureusement le pilote automatique officie (merci Pascal ). Arrivée à Porto Polo où nous trouvons une bouée pour nous amarrer à la troisième tentative. Baignade, petite marche dans les chemins forestiers et nous voilà déjà à la nuit.
2 août : départ à 9 heures pour une grande traversée de 54 milles vers la Sardaigne. Nous y avons cru, au bon vent; pendant plus de deux heures le bateau s’est mis à filer à 7 nœuds sur une mer plate. Mais nous sommes en Méditerranée et la pétole a vite repris la main. Vers 20 heures nous entrions dans le port de Stintino tout en haut du golfe d’Asinara, encore un Eden.