Forain des Mers

plus j'apprends, plus je me sens ignorant.... alors j'ai décidé d'aller encore plus vers les autres...

hivernage ici

kalamata Péloponèse

 
 

 heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage....(Joachim Du Bellay)

Les îles Ioniennes
D'île en île, une lente descente de la côte Ouest

 

 
PAXOS
 
 Paxos la surprenante...
 
 
20 septembre :
 
 Passé l’île de Corfou le vent s’invite et c’est avec plaisir que nous l’accueillons même si l’on doit tirer plusieurs longs bords. Voilier anglais en point de mire à moins de 2 km, il n’en fallait pas plus pour déclarer la guerre, pour voir celui qui serait le meilleur marin sur ce parcours de 8 milles. Je dois dire que cela nous a permis de mieux découvrir les capacités sportives de FORAIN DES MERS. Et nous l’avons bien ‘gratté’ ce digne représentant de la reine d’Angleterre !!
LAKKAS encore une anse de rêve qui abrite un site touristique vivable : un vieux village qui s’est converti au tourisme sans perdre son charme, un petit port et une vingtaine de voiliers à l’ancre. Une escapade à terre permettra de photographier cette ambiance naturelle.
 
 
21 septembre:
 
Nous quittons LAKKAS au bon matin. On voit dehors la mer formée par un vent de Sud-Est. Cela promet d’être chaud car c’est notre direction. Donc prudence ; nous prenons d’entrée deux ris dans la grand voile de manière à se sentir de suite confortable. Et un mille plu tard nous voilà de nouveau déjà en régate, cette fois-ci avec un 15 m piloté par des voileux allemands. Le combat va être rude car les voiliers n’ont pas dans la même catégorie ( Ferrari contre Renault) Tout se fera en jouant sur la qualité du FIRST 405 à remonter au près très serré et par une bonne option de route. En effet FORAIN DES MERS est allé tirer un long bord à 7 milles de là pour revenir comme une fusée avec le bon vent et la bonne direction sur nos voisins allemands prenant le dessus à 500 mètres de l’arrivée. Mais je dois reconnaître que nous avons perdu quand même la partie, en ayant raté l’entrée du goulet de GAIOS. Pas grave, on a fait de très bonnes pointes et FORAIN DES MERS commence à livrer ses secrets.
Pour la première fois, nous mouillons ‘ cul à quai ‘ dans le petit port de pèche. Problème en arrivant dans les premiers avec un léger vent de travers il faut jeter l’ancre un peu sur la gauche, nos voisins arrivant le soir dans le calme la jetterons droit devant, donc en croisant les chaînes. Situation fréquente dans les mouillages forains. Nous prenons le temps de visiter ce petit coin si typique de la Grèce, en flânant dans les rues et sur les placettes, regardant les voiliers s’amarrer les uns après les autres. Nous faisons connaissance avec un couple de français qui naviguent en Grèce depuis 7 ans et qui nous donne moult renseignements sur les îles à visiter et sur la météo du secteur, le soir au moment de l’apéro car je les ai invités à bord. La nuit se passe dans un calme remarquable, rien ne bouge.
 
22 septembre:
 
Après un dernier tour dans la ville pour poster quelques cartes, et discuté croisement de chaînes d’ancre avec nos voisins anglais, nous prenons la mer par une belle météo. Du vent pour nous tirer vers le sud, un peu de houle au début du parcours, le mousse a vomi pour la première fois, puis une belle mer pour foncer toujours au près vers Préveza ville nichée dans le fond d’un golfe peu profond qui sert de=’entrée à une sorte de mer intérieure. Le chenal sera pris à la nuit tombante en faisant bien attention de le respecter, rarement je n’ai vu pareil couloir de navigation un écart et c’est la touchette tellement les eaux sont peu profondes.Le lieu est historique c’est dans cet endroit qu’après l’assassinat de Jules César octave défit la flotte d’Antoine . La défaite fut totale pour ce dernier après la fuite de l’armée de Cléopatre car il laissa ses troupes de faire disperser par octave, préférant suivre la reine d’Egypte. Nous passerons la nuit devant d’immenses chantiers navals, une véritable concentration de mats. Nous avons aujourd'hui parcouru 37 milles nautiques avec un fait marquant ; la prise d’une daurade coryphène, belle bête verdâtre de50 cm mais qui a réussi à retrouver le chemin de la liberté d’un coup de queue énergique de désespoir une fois sur le pont la mouette en a été très heureuse, nous beaucoup moins de voir le repas s’échapper !
 
 
 
LEFKADAS
L'île à la baie tranquille ....
 
23 septembre:
 
Evénement particulier de la journée passer le pont flottant et emprunter le canal de LEFKAS. C’est une particularité que cet ouvrage qui date de l’époque romaine. E n effet une lagune de plusieurs km sépare ou relie l’île de LELKAS au continent obligeant les navires à un grand détour soumis à l’humeur du vent et de la mer. L’entrée est impressionnante : on s’approche de la plage à moins de 10 m et on se retrouve dans un bassin naturel de moins de 100m de long sur 50 de large dont les rives supportent des ouvrages de l’époque vénitienne et dans ce goulet, on attend patiemment que le pont flottant de lève, mais il se lève que toutes les 2 heures ! Et les voiliers s’agglutinent et pendant ces deux heures tournent comme des lions en cage pour les plus impatients. Nous avons fait le choix de jeter l’ancre et de regarder patiemment le spectacle. Au coup de sirène, c’est la ruée, à qui passera le premier. Le comportement primaire de l’humain ressort d’un coup, l’égoïsme bouscule le fairplay du marin de plaisance de ce début du siècle. Tout le monde passera quand même !!
La file d’embarcations effectuera ensuite les 5 km de chenal avant de retrouver le dédale de petites îles supportant quelques maisons et d’îlots désertiques. FORAIN DES MERS s’engagera dans l’anse de NYDRI, anciennement village de pêcheurs qui s’est depuis longtemps transformé en station balnéaire. L’anse de ‘la tranquillité ‘ nous accueille pour un mouillage des plus calmes, sur une eau turquoise dans laquelle se reflète les nombreux cyprès de la rive escarpée.
 
24 septembre:
 
Le temps doux du réveil laisse la place à une couverture nuageuse qui enlève les espoirs de vent. Nous décidons de rester au mouillage
 
 
KEFALONIA

 
 Kéfalonia île de rêve....en descendant vers le sud on ne regrette pas d'être parti si loin
 
25 septembre:
 
La journée s’annonce belle et nous quittons Nidri gentiment sous voiles ; pour Ithaque il faut emprunter un couloir entre deux îles long de 2 milles environ et assez étroit environ 1 km au mieux. De nombreux voiliers autour de nous, on en comptera au plus fort 75. le vent monte vite à 15 nœuds et il faut titer bord sur bord.le soleil laisse place à de sombres nuages et la houle s’accentue. La précaution d’avoir réduit la toile nous permet de surmonter ces premières difficultés. Mais à peine sortis de ce couloir de vent tout monte. L’anémomètre affiche un force 6 et nous force à prendre un second ris et à sortit la trinquette tant la mer s’est formée. Adieu Ithaque la visite de ta capitale, VATHI ne sera pas pour aujourd’hui. Le cap est mis pour un abri au nord de l’île voisine de Kéflaonia à 4 nautiques. L’orage enfin éclate en ondées puissantes abaissant d’un coup la mer et le vent. Nous accostons au quai de FISCARDO maisons toutes en couleurs et toutes en beauté.et dire que nous passions à côté !! la pluie tombera toute la soirée et toute la nuit.
    
26 septembre
 
Il nous faut quitter FISCARDO avant 10 heures car nous sommes sur le quai des bateaux à touristes qui viennent du continent passer la journée sur l’île. Nous apprendrons plu tard qu’avec le mauvais temps toutes les croisières locales ont été annulées. Le vent qui a soufflé fort au milieu de la nuit s’est calmé ; un temps de Bretagne comme on dit péjorativement chez nous. Il a bien soufflé et fort à tel point que vers minuit tout le monde sort de sa couchette bien chaude pour relever l’ancre et la jeter 60 m plus loin car l’arrière du bateau s’appuie sur le quai dangereusement. Evidement tout se passe à la lueur des terrasses de café et sous le regard compatissant et expert des autres plaisanciers, noctambules des ports qui préfèrent la vie à quai plutôt que sur l’eau.
Après avoir éprouvé quelques difficultés à relever l’ancre car en la déplaçant dans la nuit nous avons crocheté le mouillage d’un autre, nous nous engageons dans la passe entre l’île d’Ithaque et celle de Kéfalonia, longue de 20 km et large de 4, véritable entonnoir pour le vent qui ne se prive pas de prendre de la vitesse.
Et ce fut 5 heures de navigation contre vents et houle, 5 heures de pluie battante des grains qui n’en finissaient pas de se succéder, rendant la visibilité complètement nulle. Et Forain subit à cet endroit ses plus forts vents, l’anémomètre enregistrant jusqu’à 40 nœuds ! Enfin SAMI se découvrit à l’avant du bateau mais il a fallu suivre un ferry pour se diriger vers l’entrée du port dans lequel un étrange calme régnait.
 
 
27septembre 29 septembre
 
Sami est une charmante petite ville d’environ 2000 habitants. poumon économique de Kéfalonia, tous les transports maritimes passent par-là, une rue principale animée, beaucoup de petites maisons simples dont la majorité est destinée à la location, un port confortable, gratuit avec approvisionnement d’eau potable, des restaurants au bord de l’eau comme partout, un tourisme très peu international, encore une douceur de vivre !
Nous y resterons 4 jours, faisant la connaissance d’autre français en voyage comme nous pas pressés par le temps ni les préoccupations continentales ; en louant une voiture ( 30 € la journée ) nous découvrirons Kéfalonia de l’intérieur, île montagneuse ravagée par un séisme en 1953, île aux paysages tantôt arides tantôt verdoyant d’une végétation qui nous devient familière, pins maritimes chênes verts et cyprès portant haut leurs colonnes. La vie coule doucement baignée par un soleil qui est revenu, difficilement certes mais maintenant bien présent.
 
 
30 septembre
 
On songe à poursuivre la route vers ATHENES ; mais Ithaque qui se refuse à nous recevra quand même notre visite. Nous irons jusqu’à VATHI, village principal de l’île avec la pensée que des siècles de vie ont baigné cet endroit rendu mythique par HOMERE. que s’est-il vraiment passé ici ? Ulysse a-t-il réellement existé? Son palais est-il caché dans les ronces et les broussailles sur le haut de la colline, ARGOS a-t-il vraiment attendu son maître en bas sur le port?
Le vent est là, nous jouons avec lui, il joue avec nous sur ces 10 milles à parcourir ; de bonnes bordées nous font apprécier la navigation à la voile.
A VATHI une place libre au port nous tend les bras, mais aussi une découverte bien désagréable : de l’eau dans les fonds mais cette fois-ci c’est de l’eau de mer. Toutes les suppositions sont émises et nous décidons le lendemain de revenir vers un chantier de Préveza. Tant pis le bateau hivernera là, nous ne sommes pas pressés, nous ne sommes pas en vacances, nous sommes en voyage indéterminé. L’essentiel sera quand même de trouver l’origine de cette entrée d’eau.
 

 

retour de pêche

iles éoliennes

 

DOUCEUR DE VIVRE